DUR DUR

           
            Les yeux roulent et le corps se détend

            Et les muscles eux se relâchent doucement

            Enfin sortis d’un rêve plutôt hallucinant

            Où tout se mélangeait, confus et irritant.

            Des visages gommés, des rictus oppressants,

            Silhouettes indécises au profil menaçant

            L’étau qui se resserre toujours en insistant

            Se rapprochant sans cesse, carrément étouffant.

            Un dernier soubresaut et la bête sans un mot

            Bondit hors de son lit pour un petit pipi,

            Remonte son ‘calebute’ et tire la chasse d’eau

            Et se gratte les cheveux, et puis les couilles aussi…

            Le réveil est mauvais et le dormeur bouffi

            Titube sur le lino, trébuche sur le tapis,

            Se raccroche à la table et la cafetière aussi

 Et soudain tout s’écroule, et il prend tout sur lui.

            Réveil à chier, maudit pourri !

            Le marc s’est étalé le café on l’oublie :

            C’était le dernier paquet

            Pas de chance c’est la vie…

            Il veut se consoler avec un toast grillé

            Mais le beurre pas rangé a fondu au taquet

            Près de la plaque chauffante oubliée allumée 

            Et il n’y a plus rien qui reste à tartiner…

            Ca sent le chaud et même carrément le brûlé

            La boite de chicorée est elle aussi vidée

            Et les deux sachets de thé ont été éventrés

            Et trainent moitié séchés tout près du cendrier.

            Rempli jusqu’à la gueule de mégot écrasés

            Puants et refroidis, plein de cendres étalées,

            Le cœur au bord des lèvres il faudrait tout vider

            Mais la poubelle déborde et s’est même renversée…

            Youpi joli réveil c’est une super journée :

            Le chauffe-eau est pété, et privé de café…

 Directos au lever putain ça va donner !

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